Par Manon Barré ©La Settimana

Entre vous rendre à l’entraînement ou vous accorder un temps de repos, votre cœur balance. Et pour cause, de la fierté d’être parvenu·e à vous motiver à bouger, à la culpabilité de siéger en roi·reine sur le canapé, il n’y a, littéralement, qu’un seul pas ! Comment dissocier un réel besoin de repos physique et mental, des fausses excuses combattant vaillamment au service de la fainéantise ? Nous vous proposons de jouer cartes sur table, afin qu’aller à l’entraînement (ou pas, d’ailleurs) ne soit plus jamais un casse-tête !

Plaidez non-coupable au plaisir coupable

Le canapé, c’est votre plaisir coupable à vous. Vous aimez passionnément vous y enfoncer, les pieds recroquevillés sur le côté, la télé allumée ou un bon bouquin entre les mains. Pourtant, lorsque vous y êtes, vous n’y êtes pas vraiment. La faute aux reproches qui font la guerre au repos. “Tu aurais tout de même pu faire un effort ! Ce n’est pas grand chose d’aller t’entraîner, quel·le fainéant·e tu fais ! Pour la peine, tu seras privé·e de goûter”. Qu’on se le dise une bonne fois pour toutes : le coup du goûter ne fonctionne (ABSOLUMENT) pas.

Lorsque vous culpabilisez, c’est votre corps entier qui entre en état de stress, et quel meilleur remède au stress que celui de la gourmandise ? Aucun. Ainsi, à vouloir à tout prix vous punir, vous finissez par céder à l’unique tentation que vous vous prohibiez... Tout cela pour ne finalement récolter qu’une culpabilité sans fin et sans pitié, autant dire que la technique n’est pas fameuse, pire : contre-productive. STOP !

Le canapé ne doit pas être synonyme de faiblesse, mais de réconfort. Si vous sentez que vous n’avez ni la force, ni l’envie de vous rendre à l’entraînement aujourd'hui, qu’il en soit ainsi. Profitez de cette pause bien méritée pour apprécier le repos à sa juste valeur. Et en parlant de valeur, le repos n’a d’ailleurs rien de maléfique, d’honteux, ni de révoltant. Au contraire, il vous permet de vous ressourcer, de récupérer, et de créer le manque du sport pour repartir de plus belle. Aussi, parfois, mieux vaut savoir s’arrêter sans culpabiliser plutôt que s’acharner à continuer jusqu'à s’en dégoûter. De cette manière, le canapé comme le sport deviennent tous deux des plaisirs… Non-coupables !

Forgez votre mental à l’entraînement

L’entraînement, c’est THE place to be. L’endroit où tout se passe, là où tout commence, se construit, et s’explique. Les coulisses derrière le rideau, les loges fermées au public, l’ombre, là où tout n’est pas toujours joli, là où tout se prépare en secret, là où le succès se bâtit par-dessus l’échec. L’entraînement, c’est la face immergée de l’iceberg dont l’ampleur est bien souvent sous-estimée, car invisible, mais qui existe bel et bien et qui maintient l’ensemble de l’édifice à flot. L’entraînement, lorsque vous avez de l’ambition, c’est tout. Nous ne vous parlons pas de devenir un·e athlète de haut-niveau, de dominer une discipline, d’accomplir un exploit mondial. Nous vous parlons simplement de remplir un objectif, VOTRE objectif : un long chemin semé d’embûches, et sur lequel il faut savoir continuer d’avancer, regarder par-delà les difficultés, coûte que coûte.

Et détrompez-vous, ce ne sont pas les entraînements au cours desquels vous afficherez la forme de votre vie, un affûtage abouti, et un inébranlable mental, que vous progresserez. Les entraînements qui vous changeront à jamais, vous feront passer un cap, vous rapprocheront de votre objectif, sont les entraînements au cours desquels vous serez fatigué·e, peut-être démotivé·e, les entraînements auxquels vous hésiterez à vous rendre, mais les entraînements auxquels vous vous rendrez quand même, et que vous serez fier·ère d’avoir accompli. 

Imaginez-vous en course, vous êtes au beau milieu de la montagne, à peine rendu·e à la moitié de votre trail de cent kilomètres. Vous subissez un terrible coup de mou. Deux options s’offrent alors à vous : abandonner ou continuer. Quel choix croyez-vous pouvoir effectuer si vous ne vous êtes auparavant jamais “fait violence” pour aller vous entraîner alors que vous n’en aviez pas envie ? Au contraire, quel choix croyez-vous pouvoir effectuer si vous savez pertinemment ce que cela fait d’être démuni·e, exténué·e, mais de poursuivre malgré tout sa quête ? La question ne se pose pas deux fois. Donnez-vous les moyens d’éveiller à l’entraînement la force de volonté qui vous habite, afin de la réveiller en compétition.

Aller vous entraîner doit toujours (et sans exception) vous apporter quelque chose. Le sport vous rend ce que vous lui donnez. Aussi, le jour où vous lui donnez à contre-cœur, le sport, loin d’être dupe, vous démasque. À partir du moment où faire du sport devient une contrainte, un déplaisir, voire une corvée, vous pouvez être certain·e (et ce, sans devoir culpabiliser pour autant), que votre envie de faire l’impasse sur votre entraînement est, non seulement légitime, mais essentielle ! Il en dépend de la survie de votre amour du sport, chose sacrée avec laquelle on ne plaisante pas. 

Ne pas vous rendre à l’entraînement lorsque vous ressentez l’envie de vous reposer, ce n’est pas grave. Profitez-en pour recharger vos batteries, votre prochain entraînement n’en sera que plus désiré et apprécié. 

D’un autre côté, vous rendre à l’entraînement alors que vous n’en aviez, initialement, pas envie, est une excellente leçon d’apprentissage de gestion des moments critiques pouvant survenir en compétition, et dans la vie tout court. Après tout, écouter la voix du positivisme (celle qui dit que tout est possible et réalisable), et non celle qui redoute les défis, le goût de l’effort, et du travail bien fait, n’a jamais fait de mal à personne ! Pas vrai ?

Alors, est-ce finalement une bonne idée d’aller vous entraîner lorsque vous n’en avez pas envie ? Oui. Ou non. Enfin, cela dépend de vous. Écoutez-vous attentivement, la décision à prendre s’offrira à vous d’elle-même. La réponse se trouve en vous. Faites-vous confiance !