Par Julie Gailhard

Les vêtements de sport que l’on porte pour pratiquer une activité ont une grande importance pour la performance, pour prévenir le risque de blessure et aussi pour la confiance en soi. De nos jours, les vêtements combinent parfaitement ces 3 critères, en alliant style et matières techniques derniers cris ! Mais c’était comment avant ? Comment les vêtements ont-ils évolué au cours de l’histoire ? Petit retour en arrière pour découvrir l’évolution des vêtements de sport !

Certaines représentations retrouvées lors des fouilles archéologiques, nous ont appris que les « premiers gymnastes » de la Grèce Antique, pratiquaient leur activité… entièrement nus ! Alors, comment et par quoi est-on passé, entre la nudité complète et les combinaisons entière dernier cris ?

Nudité totale dans la Grèce Antique

Les premières compétitions sportives voient le jour en Grèce, vers l’an 1500 av. J.-C., plus précisément avec la lutte, reconnue comme le plus ancien sport de compétition.  À partir de 776 avant J.-C., les Grecs organisent dans la ville d’Olympie, des fêtes publiques destinées à honorer Zeus. Durant celles-ci, des athlètes viennent s’affronter dans différentes disciplines sportives : javelot, lancer de disque, saut avec haltères, courses, lutte…  Les Jeux Olympiques sont créés.

À cette même époque, les Grecs adulent leurs dieux, qu’ils imaginent avec des corps parfaitement sculptés – d’où l’expression « il a un corps d’Apollon » ou « de dieux grec ». Ils vouent même un véritable culte au corps masculin et à la nudité. C’est pour eux le signe d'une société évoluée (à l’inverse des barbares qui étaient habillés de peaux de bêtes). De ce fait, les athlètes étaient entièrement nus pour concourir, symbole absolu de la puissance masculine.

Les Gladiateurs de la Rome antique, le symbole de la virilité

Quelques siècles plus tard, les Romains, ont un œil différent sur la nudité. Pour eux, le port de vêtement était un signe d’éducation et de richesse, et la nudité caractérisait l'esclavage ou la pauvreté. Mais la nudité athlétique a quand même existé à Rome. L’arrivée de l’aire romaine signe un nouveau type de compétition : les combats de gladiateurs. Le corps de l’homme est toujours symbole de force, et les gladiateurs combattaient très peu vêtu, comme signe de virilité.

Le Moyen Âge, ses chevaliers et ses armures

Durant le Moyen Âge, ce culte du corps disparaît peu à peu, et se couvrir est une question de respect. Les jeunes hommes de l’époque pratiquent couramment la natation, la course, la marche et bien évidemment l’équitation. Le vêtement est de mise, même si la nage, elle, se pratique entièrement nue. Les joutes équestres et les tournois du Moyen-âge sont pratiqués par les chevaliers en armure, pour une robustesse à toute épreuve.

Les temps modernes

À la fin du 19e siècle, les pratiques sportives se multiplient, et les tenues aussi…Les chemises blanches en flanelle et les culottes de course en satinette apparaissent, pour masquer les marques de transpiration.

Au début du 20e siècle, les vêtements de sport étaient principalement constitués en jersey de coton ou de laine, un tissu à mailles doux et extensible. Et c’est à cette époque également que le port du pantalon se démocratise chez les femmes. Dans la plupart des sports, elles commencent donc à troquer leurs jupes (qui limitaient leur mouvement) pour des pantalons, beaucoup plus adaptés. Ce qui leur permet de ce fait de concourir à un niveau plus élevé qu'auparavant.

Jusque dans les années 50, la tenue de sport est associée au « chic » !

La couleur blanche prédomine et le vêtement doit être parfaitement taillé, voir bien saillant, et ce, quel que soit le sport pratiqué. C’est aussi à cette époque que l’on observe un grand tournant dans le milieu du sport : l’arrivée de la « tennis », ancêtre de la basket d’aujourd’hui.

Durant les années 60, la pratique du jogging et du fitness font leur apparition, et de nouvelles fibres synthétiques voient le jour, comme le nylon, le polyester et l’élasthanne (spandex ou lycra). Les fabricants de vêtement de sport les apprécient particulièrement pour leur résistance au déchirement et leur extensibilité.

L’ampleur du fitness explose dans les années 80. Et là, aux oubliettes le blanc immaculé, et bonjour les vêtements ultra flashy et moulants pour mettre en valeur les corps entretenus ! Et ce, jusque dans les années 90 et l’arrivée de la culture hip hop. Là, c’est le choc entre les tenues moulantes sexy et flashy, et les vêtements larges.

Le 21e siècle marque un énorme tournant pour les vêtements de sport.

Pourquoi ? Parce que le sport prend une place grandissante dans la société, et rime avec professionnalisme, compétition et performance. Le confort et l’aspect technique prédominent, et chaque tenue est adaptée pour chaque sport.  L’hypermédiatisation des athlètes, les sommes astronomiques injectées dans le milieu du sport, propulsent le vêtement sportif sur le devant de la scène, et l’esthétique du vêtement est désormais tout aussi important que ces caractéristiques techniques.

Performance, confort et sécurité : voilà les trois principales fonctions de l’habillement sportif que l’on recherche tous aujourd’hui.

Pour y répondre, de nombreuses innovations ont vu le jour sur les fibres et sur leurs constituants, appelées les polymères.

Il existe 4 catégories de fibres :

• les microfibres : très fines, confortable et souvent imperméables. 
• les fibres avec canaux en surface : évacuent la transpiration et sèchent rapidement (exemple des vêtements coolmax)
• les fibres creuses et légères : isolation thermique
• les fibres antibactériennes : anti odeur, avec principes actif incorporées 

Et 3 catégories de polymères :

• Le polypropylène : qui va rendre une fibre légère et « hydrophobe » 
• Le polyéthylène : résiste aux impacts de perforations (tenue d’escrime par exemple)
• Les aramides : protègent du feu (combinaisons des pilotes de F1 ou de rallye par exemple) 

Une chose est sure, dans l’antiquité, ils ne se posaient pas toutes ses questions ! Tout nu et tout le monde sur le même pied d’égalité ! Pratique… mais confortable ? Pour le savoir, il faut tester… Avis aux plus audacieux !