Courir rend-il plus intelligent ?

Courir rend-il plus intelligent ?

Published : - Categories : Fun , Santé

Par Manon Barré ©La Settimana

Courir défoule, courir rend heureux (coucou l’endorphine, a.k.a. l’hormone du bonheur), courir aide à perdre du poids, courir concourt à renforcer le système immunitaire et à préserver le système cardiovasculaire… Jusque-là, rien ne vous étonne. Les mérites du running sont, en effet, largement vantés par les médias. Et si la course à pied n’a certainement pas volé ces louanges, cette première de la classe (à qui absolument TOUT semble réussir) en deviendrait pourtant presque agaçante, vous ne trouvez pas ?

Aussi, imaginez un peu que l’on vous dise que courir rend plus intelligent… Seriez-vous donc surpris ou crieriez-vous plutôt au scandale ? Il faut dire que cette donnée surpasse, et de loin, nos espérances en matière de bienfaits procurés par une activité physique !

Alors, courir rend-il véritablement plus intelligent·e ? Et si oui, comment cela est-il possible ? Nous avons mené l’enquête.

C’est la science qui le dit !

De nombreuses études cherchent à établir une corrélation entre la course à pied et l’intelligence, du moins, des effets positifs sur le cerveau de celui ou celle qui pratique cette activité physique. Nous vous en avons donc sélectionné deux !

La première étude, menée sur un panel de jeunes au niveau d’études similaire, est parue en 2016 dans la revue scientifique Frontiers in Human Neuroscience. Celle-ci révèle que le cerveau des étudiants adeptes de la course à pied possède davantage de connexions neuronales que celui des étudiants sédentaires. De quoi donner envie à ces derniers d’éventuellement envisager de troquer leurs (mauvaises) habitudes pour le jogging en plein air !

La seconde étude, quant à elle, a été publiée en 2019 dans la revue scientifique Cell Metabolism. Les résultats de cette recherche soulignent le fait que la pratique du running permet de sécréter la protéine cathepsine B. Cette dernière favorise la production de neurones dans l’hippocampe, l’aire cérébrale garante de la mémoire et de la navigation spatiale. Mais ce n’est pas tout ! La production de neurones étant stimulée dans cette zone sous l’influence de la protéine cathepsine B - et à raison de trois entraînements hebdomadaires d’environ une heure - le volume de l’hippocampe augmenterait. Un fait non-négligeable lorsqu’on sait que sa taille diminue chaque année et, qu’à partir de 25 ans, les neurones qu’il contient commencent à disparaître. Il semblerait donc que, pour franchir le·a premier·ère la ligne d’arrivée de la course aux neurones, il faille courir… Et ce, peu importe à quelle vitesse !

Enfin… Tout dépend de ce qu’on entend par “intelligent·e” !

Vous l’aurez certainement compris, les bienfaits de la course à pied sur l’intelligence sont indirects. Et pour cause, un seul footing ne vous apportera certainement pas la science infuse ! Courir permet seulement de stimuler et d’améliorer la production de neurones dans votre cerveau, et de surcroît, vous prédispose à obtenir une base sur laquelle vous pouvez travailler. En effet, il n’appartient qu’à vous de vous servir de ces neurones à bon escient en lisant, en jouant de la musique, en apprenant une nouvelle langue, ou en vous efforçant d’être curieux·euse envers le monde qui vous entoure ! Et si vous craignez de ne pas y arriver, soyez rassuré·e : pendant la pratique de la course à pied, vous ressassez inconsciemment les informations apprises en amont ; et grâce à sa pratique et en-dehors de celle-ci, vous êtes également davantage concentré·e. Alors, vous n’avez plus aucune excuse pour ne pas vous lancer à corps perdu dans le défi intellectuel qui vous fait de l’œil depuis un bon moment !

Par ailleurs, il est important de préciser que l’intelligence et l’intelligence d’esprit sont deux choses à dissocier. L’intelligence, au sens où on l’entend couramment, fait référence aux prédispositions qu’une personne a à apprendre ainsi qu’à toutes ses connaissances déjà acquises. On dira de cette dernière qu’elle est cultivée, qu’elle a des “facilités”, que c’est un génie des mathématiques ou des mots, etc. L’intelligence d’esprit, elle, désigne la capacité que nous avons à discerner le bien du mal, le juste de l’injuste, la bienveillance de la mauvaise foi, la critique constructive de la critique facile, etc.

Hydratation

Alors, peu importe le type d’intelligence que vous souhaitez posséder, le running vous donne les bases pour acquérir les deux : que ce soit des neurones ou du bien-être !

Courir ne rend donc pas, à proprement parler, “plus intelligent·e”, mais courir permet, à qui veut bien l’être, de le devenir. Courir stimule les neurones, au même titre que jouer d’un instrument de musique, ou que la pratique d’autres activités faisant appel à de la coordination corporelle.

Par ailleurs, en plus des bienfaits évoqués précédemment, la production d’endorphines (les fameuses hormones du bonheur dont nous vous parlions au début de cet article) étant activée par la course à pied, il est tout à fait légitime de penser que lorsque nous sommes plus calmes, défoulé·es, satisfait·es, tout simplement heureux·euses, nous sommes ainsi davantage disposé·es à accueillir et à apprendre de nouvelles choses.

Le chemin qui mène au savoir et à la sérénité s’emprunte décidément en courant ! Alors, qu’attendez-vous pour chausser vos baskets ?

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