Vous avez certainement déjà vu un sportif portant sur lui des bandes de couleurs roses, bleues ou noires, positionnées sur la peau. Il s’agit de bandes « kinésio-taping », appelés également Ktaping ou encore Ktape, permettant de soulager certaines douleurs dans l’instant. Alors, effet de mode ou méthode efficace ? Focus sur la technique du Ktaping chez les sportifs !

Une technique originaire du Japon

C’est Kenzo Kase, un chiropracteur et kinésiologue japonais, qui est à l’origine du kinesio-taping. Il invente cette méthode dans les années 70, afin de soulager la douleur tout en favorisant au maximum la mobilité du mouvement, et en améliorant la proprioception*. Ses recherches l’amènent à développer un nouveau matériau élastique, aux caractéristiques proches de celle de la peau.

Japon oblige, les premiers sportifs à tester cette méthode sur les sumos. Elle arrivera progressivement en Europe dans les années 2000. Depuis 20 ans, cette méthode remporte un grand succès chez les sportifs, professionnels ou amateurs.

Qu’est-ce qu’un « tape » ?

Les « tapes » sont des bandes adhésives élastiques. Elles sont composées d’un côté en coton coloré, et d’un autre coté adhésif acrylique hypoallergénique. Complètement hydrophobes (que l’eau ne mouille pas), elles peuvent être portées plusieurs jours consécutifs.

Comment ça fonctionne le Ktaping ?

Le Ktaping consiste à coller sur les muscles ou sur une zone ligamentaire, des tapes (bandes élastiques décrites plus haut), d’une manière et dans une direction bien précise. À l’inverse du Strapping dont l’objectif est d’immobiliser l’articulation ou le muscle pour un repos total, le Ktaping ne restreint pas l’amplitude du mouvement. La colle et la tension que l’on donne à la tape, grâce à son élasticité variable, vont entraîner un soulèvement de la peau et une augmentation du volume sous-cutané, une meilleure vascularisation et un étirement de la chaîne musculaire. 

À quoi sert-il?

Concrètement, cette technique a pour objectif de lutter contre la douleur. Elle est utilisée en soin de prévention, de soutien, de récupération ou encore de rééducation. Le Ktaping apporte tout simplement une stabilité et un maintien au muscle ou à l’articulation, qui va lui permettre de se relaxer, tout en gardant sa mobilité. La manière dont va être positionné la tape, va entraîner une réaction immédiate sur la tension douloureuse, et l’apaiser très rapidement. 

On le précise, mais cela va de soi : il est conseillé de se faire poser les k-tapes par un professionnel, afin que l’action soit efficace.

Le Ktaping n’est pas un soin !

Cependant, il s’agit d’une méthode préventive, complémentaire ou d’accompagnement, qui soulage les douleurs immédiates ou chroniques. Mais ce n’est pas un soin en soi, car elle ne traite pas la cause du problème. Votre tendinite ou votre déchirure ne se réglera pas grâce au Ktaping. La technique pourra en apaiser la douleur, ou vous aider à récupérer après une course ou un gros entraînement. Poser au moins 2h avant la pratique du sport, les bandes évitent également de prendre un médicament anti-inflammatoire. Mais attention, elles ne peuvent en aucun cas remplacer une prise en charge médicale en cas de blessure. 

Une technique placebo ?

Certains détracteurs (ou pas), soulèvent l’effet placebo du Ktaping… Il aurait été démontré dans plusieurs études, que « la stimulation d’une zone douloureuse précise par des bandes, permettrait d’attirer l’attention du cerveau sur ce muscle en particulier. Cette focalisation améliorerait une pré activation du muscle, et donc la performance. »

Dans tous les cas, que ce soit une action inconsciente ou physiologique, si la douleur est atténuée et que cela n’engendre aucun dommage pour le corps, alors pourquoi s’en priver ?

Pour conclure, on peut dire que oui, le Ktaping est intéressant pour le sportif, aux entraînements soutenus et pour tout sport confondu. Elle permet ainsi d’apaiser le corps et les douleurs musculaires que la pratique peut engendrer. À condition de ne pas négliger un vrai traitement de fond en cas de blessure et une pratique adaptée à son niveau et raisonnée, bien entendu !

*La proprioception est la sensibilité du système nerveux aux informations provenant des muscles, des articulations et des os. Elle est à la fois consciente et inconsciente.