C’est indéniable : contrairement à bien des sports, le CrossFit® a su mettre en avant la performance féminine au même titre que celle des hommes. Ceci dit, le débutant découvre rapidement lors de sa pratique que les attentes diffèrent souvent entre les sexes.

Ainsi, les poids standards s’adaptent si l’on est un homme ou une femme : sur un même entraînement, il sera demandé à l’homme de soulever 60kg, quand la femme s’attaquera à 40kg. De même sur des efforts d’endurance ou même de sprint, où il ne sera pas rare de remarquer des calories au rameur ou à l’assault bike adaptées selon le sexe du pratiquant, par exemple.

Mais pourquoi ces différences ? Sont-elles justifiées, ou marquent-elles une discrimination à peine voilée envers la femme, moins forte, moins endurante, moins rapide que son homologue masculin ? Hommes et femmes seront-ils un jour égaux en performances ?

Une évolution indéniable

À la fin du 19ème siècle, le fondateur des olympiades modernes déclarait « Quelle que soit l’endurance d’une sportive, son organisme n’est pas conçu pour subir certains chocs ». Pas de quoi aider à briser les stéréotypes ni le sexisme qui régnait (règne ?) en matière de sport, que ce soit dans la pratique loisir ou la compétition de haut niveau.

Bien heureusement depuis, les femmes sont de plus en plus nombreuses à avoir une activité physique régulière, et on ne compte plus les prouesses sportives féminines. Et quand on assure qu’elles ne seront jamais meilleures que les hommes car c’est "physiologiquement impossible", on remarque que les femmes d’aujourd’hui sont bien meilleures que les hommes d’hier (avec des temps en natation égaux à ceux des hommes il y a 40 ans par exemple), et que certaines athlètes à haut niveau sont les exceptions qui confirment la règle. 

Ainsi, tout crosstrainer adepte de compétition se souvient certainement de la performance de Sam Briggs, arrivant 3ème tout sexes confondus sur le trail de 7km aux CrossFit® Games de 2016, éclipsant 38 des hommes les plus fit de la planète au passage…

Des inégalités naturelles avérées

Malgré tout, il est indéniable qu’hommes et femmes ne partent pas avec les mêmes armes, et ce car Mère Nature en a décidé ainsi, tout simplement. Certaines différences physiologiques viennent influer directement sur les performances et capacités sportives.

La Masse Musculaire

Pour commencer, la composition corporelle entre l’homme et la femme diffèrent. Même si l’entraînement et l’alimentation viennent influer sur ces chiffres, un homme aura en moyenne 35% de masse musculaire contre 28% chez la femme, qui accumulera de plus une masse adipeuse supérieure à la gente masculine, directement liée au fait que la femme peut enfanter.

Si, de manière générale, la femme montre une laxité supérieure à l’homme, la différence de masse musculaire lui confère un désavantage en terme de force.

La VO2 Max

La V02 max d’un sportif illustre sa capacité à transporter et utiliser l’oxygène lors d’un effort aérobie. Potentiellement, plus la V02max est élevée, plus l’on est performant en endurance.

La V02 max des femmes est naturellement inférieure à celle des hommes, avec un décalage pouvant aller jusqu’à 10-15%. Il s’explique notamment du fait que la gente féminine a un taux d’hémoglobine (protéine qui transporte l’oxygène) dans le sang moindre que la gente masculine. 

On peut ainsi conclure qu’hommes et femmes n’ont pas les mêmes capacités d’accumulation et de transport de l’oxygène - une différence qui laisse ses traces que ce soit lors d’épreuves d’endurance, de résistance ou même de force.

Le cœur

Le cœur, arme privilégiée du sportif, est une source d’inégalités supplémentaire. Le muscle cardiaque est en moyenne 30% plus petit chez la femme, entraînant un volume de sang envoyé dans les artères inférieur à l’homme à chaque battement. La consommation d’oxygène est donc plus basse elle aussi, le résultat étant que pour un même exercice, la femme devra avoir une fréquence cardiaque plus élevée que chez l’homme pour venir fournir le carburant nécessaire à ses muscles.

Autre conséquence notable : le seuil de la fréquence maximale du coeur d’une femme sera atteint plus tôt que celui d’un homme, pour des efforts à des intensités pourtant 10 à 15% inférieures. Ainsi, chez des athlètes de haut niveau en course à pied par exemple, l’allure correspondrait à 24km/h chez l’homme, contre 21km/h chez la femme.

Et les hormones dans tout ça?

Quand l’homme est surtout soumis aux fluctuations de ses taux de testostérone, de cortisol ou d’adrénaline, la situation féminine face aux hormones est elle bien plus complexe, avec un cycle menstruel qui n’est pas sans conséquences sur ses performances. 

Le métabolisme, le fonctionnement cardiovasculaire, l’humeur sont quelques unes des nombreuses victimes des fluctuations d’hormones chez la femme, venant directement affecter ses ressentis à l’entraînement et ses capacités sportives.

Égaux en mérite 

Globalement, un ratio revient sans cesse lorsque l’on compare les performances masculines et féminines. Le physicien Ira Hammerman l’a exposé en 2010 en examinant divers sports faisant appel à différentes capacités physiques : les performances des femmes équivaudraient à 90% de celles des hommes. Un ratio qui perdure depuis plus de 50 ans !

Il se cache donc une certaine logique derrière les standards d’entraînement différents entre hommes et femmes en CrossFit®. De par nos différences de taille, de gabarit, de points forts et de points faibles, nous ne serons, quoi qu’il arrive, jamais tous sur un même pied d’égalité face à un WOD - mais c’est aussi bien ! C'est là justement que chacun aura une chance pour faire la différence.

Alors, si l’homme et la femme ne seront jamais égaux dans leurs performances, ils le sont dans leur mérite, tant leurs évolutions respectives au fil des décennies sont incroyables. Et dans une société de plus en plus sensible au féminisme, nos perceptions sur le sujet ne sont pas prêtes de s’arrêter, de s’adapter et de changer !

 CrossFit® est une marque enregistrée qui appartient à la société CrossFit LLC, sans lien avec Pur Vitaé.