Pourquoi le sport nous rend-il addict?

Pourquoi le sport nous rend-il addict?

Published : - Categories : Société

Par Julie Gailhard

Pour certains, le sport est un calvaire et pour d’autres, c’est un plaisir. Mais peut être faites-vous partie de la 3e catégorie de personnes, pour laquelle le sport est un véritable besoin ? Voyons ici comment et pourquoi le sport peut rendre complètement accro!

Les premières minutes, ça pique ! On a froid, les jambes sont un peu raides, le souffle est court… Mais petit à petit, après plusieurs kilomètres parcourus, il n’est pas rare de ressentir un sentiment de bien-être délicieux. Mais alors, pourquoi un tel changement dans notre corps ? Comment une pratique sportive, qui est censée venir faire travailler le muscle et qui entrainera bien souvent des courbatures, peut déclencher à la fois ce sentiment de plaisir?

Nos copines endorphine, dopamine et adrénaline 

Tout commence dans le cerveau ! 3 hormones clé sont sécrétées par ce dernier lors d’une activité sportive.

  • La dopamine : l’hormone du plaisir et de la vigilance

Le sport stimule la production de dopamine, venant envahir une zone du cerveau qui gère la notion de plaisir. Cette molécule diminue aussi la sensation de fatigue. 

Cette réaction chimique est également produite par l’alcool, le tabac, les drogues, ou encore l’activité sexuelle.

  • L’endorphine : l’hormone anti-douleur et euphorisante 

En plus de la dopamine, le sport vient également produire des endorphines. Cette molécule proche de la morphine, est un puissant anti-douleur, qui va permettre au corps de poursuivre ses efforts. Les endorphines sont également source de plaisir et d’euphorie, et c’est grâce à elles que l’on se sent si bien après une séance de sport.

"Au bout d’environ 45 minutes, la pratique d’endurance déclenche une sécrétion d’endorphines bienfaisantes. Cette substance est aussi produite par des drogues comme la cigarette ou la cocaïne" explique Fabien Peyrou, médecin addictologue, responsable du Centre d’Accompagnement et de Prévention pour les Sportifs (CAPS) au CHU de Bordeaux.

  • L’adrénaline : l’hormone du stress

L’adrénaline est une molécule produite par le corps, lorsqu’il est soumis à un état de stress. Effort et puissance sont alors décuplés, pour répondre à un instinct primaire : attaquer ou fuir devant ce danger. Une montée d’adrénaline dans le sport permet ainsi de se surpasser!

À la poursuite du plaisir

C’est donc la sécrétion de ces 3 molécules qui procure une sensation de bien-être total pendant l’activité sportive. Ce phénomène chimique entraîne un véritable plaisir à l’effort. Très agréable, elle devient alors un moteur, une motivation, et une sensation que l’on va rechercher en permanence.

Jusqu’ à développer une accoutumance… Et donc devenir accro! 

Mais une accoutumance n’est jamais bon signe. Oui oui, même si c’est du sport, il n’est jamais bon de tomber dans l’excès. Comme tout dans la vie en général d’ailleurs. Rappelez-vous : il ne faut pas abuser des bonnes choses!

Une addiction comporte des risques ! Et le sport ne fait pas exception…

Bien évidemment, on ne parle pas ici d’addiction à la cocaïne, l’héroïne, ou de quelque autre drogue extrêmement dangereuse pour la santé. Mais devenir accro, addict, ou dépendant, appelez cela comme vous voulez, comporte forcément des risques, et ce, même dans le sport.

  • Des risques physiques

Cette sensation de bonheur et de plaisir, ressentie à chaque activité, le corps va demander à la ressentir de plus en plus souvent. L’individu va donc avoir besoin de pratiquer son activité le plus souvent possible. Résultat : sur entrainement, non-respect des temps de repos, mauvaise récupération… et donc blessure!

De plus, l’activité aura besoin de devenir de plus en plus intense. Car comme toute accoutumance, petit à petit le corps va avoir besoin de plus d’effort pour « avoir sa dose ». Et ces molécules dont on parlait plus haut, peuvent devenir de fausses amies ! En effet, les endorphines et l’adrénaline vont permettre au corps de continuer l’effort et ce, malgré une douleur physique, voire même malgré une blessure. Et là, pas besoin de vous faire un dessin pour vous expliquer la gravité des conséquences!

  • Des risques psychologiques

Une addiction, quelle qu’elle soit, entraine des conséquences psychologiques. Car quand la passion tourne à l’obsession, nos rapports sociaux peuvent vite se dégrader!

Cela peut avoir des conséquences sur la vie sociale (on préfère aller faire du sport plutôt que d’aller rejoindre des amis), la vie professionnelle (avoir l’esprit concentré sur ses prochaines performances plutôt que d’être concentré sur sa tâche, louper une réunion à cause d’une pratique sportive…) ou encore la vie familiale (faire passer sa séance de sport avant un moment avec son conjoint ou ses enfants)… La passion prend le dessus sur tout, et déconnecte complètement l’individu de la réalité du quotidien! 

Aujourd’hui, le sport est classé par les scientifiques parmi les sources d'addictions potentielles. Il s’agit d’une addiction appelé "sans substance", similaire à celle dont peuvent souffrir les accros aux jeux d'argent. Reconnue par l’OMS, cette addiction porte aujourd’hui le nom de « bigorexie ».

L’importance de s’imposer des limites

Pour éviter de tomber dans le piège et les travers de l’addiction au sport, voici quelques conseils :

  • Pratiquer son sport en club, en salle, ou en groupe, plutôt que seul
  • Écouter son corps et tous les signaux d’alerte qu’il envoie
  • Canaliser son esprit avec de la méditation, de la relaxation, ou du yoga
  • Varier les activités physiques, ne pas se concentrer seulement sur un seul sport
  • Garder un équilibre entre sa discipline et son quotidien

En attendant, ne soyons tout de même pas alarmistes pour autant. Pratiquer une activité physique régulière, sans excès ou alors maîtrisée, ne fera jamais de mal à personne, bien au contraire ! Comme pour tout dans la vie, il est important de s’écouter, d’écouter son corps, et de garder le contrôle.

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