Par Manon Barré ©La Settimana
Vous êtes plein·e de bonne volonté : ça, on ne peut certainement pas vous l’enlever. Les belles paroles et les envolées lyriques qui vous habitent quand vous vous sentez fin prêt·e à vous lancer dans le grand bain du sport sont robustes, certes... Mais lorsqu’il s’agit de les mettre en application, on ne peut, malheureusement, pas dire que vous soyez vraiment efficace. Aussi, vous passez régulièrement de gonflé·e à bloc à dégonflé·e tout court.
Ah, comme il est simple de se rêver sportif·ve accompli·e, et comme il est tout autre chose de se retrousser les manches pour y parvenir, n’est-ce pas ? La faute à ces excuses qui prennent le pas sur votre motivation pour, finalement, la réduire à néant.
Quelles excuses, dites-vous ? Celles-ci, voyons ! :
“Je n’ai pas le temps”
Le temps, c’est l’usage qu’on en fait... Et il vous est justement donné de pouvoir choisir l’usage que vous souhaitez en faire ! Bonne nouvelle, non ? Vous avez, en effet, la capacité de donner de la valeur au temps - à votre temps - en l’utilisant et en l’organisant judicieusement.
Au cours d’une journée, vous aurez toujours le temps de pratiquer une activité sportive, ne serait-ce que vingt petites minutes. Et si vous ne trouvez pas ces dernières, alors, il est peut-être temps de reconsidérer vos priorités. Ne vous est-il, sérieusement, pas possible de vous réveiller vingt minutes plus tôt ? De piocher dans les vingt minutes sur les quarante que vous passez sur votre canapé, devant la télé, ou absorbé·e par l’écran de votre smartphone?
Nous avons conscience que vous dire cela ne vous plaira pas, car vous écrire ces mots revient à vous inciter à vous remettre en question, à bouleverser votre confort et vos habitudes adorées. Mais vous écrire ces mots, c’est aussi poser noir sur blanc une vérité sur laquelle nous fermons trop souvent les yeux : nous avons du temps. Ce que nous n’avons pas toujours, en revanche, c’est l’envie.
“Je vais être ridicule à la salle”
Stop. C’en est assez. Cessez de projeter dans le regard de l’autre l’image (biaisée) que vous avez de vous-même. L’autre en question a des occupations bien plus importantes que celle d’attendre sagement que vous daignez pointer le bout de votre nez à la salle de sport pour pouvoir vous observer et rire de vous. L’autre en question a à cœur de faire bon usage de son précieux temps en s’entraînant à la salle, notamment. L’autre en question sait pour quelle raison il·elle se trouve ici, et ce n’est certainement pas pour se moquer de vous.
C’est tout de même paradoxal, cette sensation que nous avons souvent d’être insignifiant·es, et nous persuadons pourtant d’être le centre de toutes les attentions, pas vrai ? Surtout quand on sait que la seule et unique chose qui doive nous importer, c’est notre bonheur personnel.
Alors, ne laissez plus ces vilaines pensées vous laisser croire que vous n’êtes pas digne d’aller vous entraîner là où d’autres s’entraînent, là où vous avez envie d’aller. Chacun·e a un jour débuté le sport : entre sportif·ves, la bienveillance est de mise. Toujours.
“Et de toute façon, les salles de sport sont fermées !”
Au vu des deux excuses énoncées précédemment, peut-on oser vous demander si cette troisième excuse ne vous arrangerait-elle finalement pas ? Une excuse toute prête, indépendante de votre volonté, servie sur un plateau, derrière laquelle vous pouvez vous cacher, et après laquelle vous pouvez râler. Comme c’est pratique !
D’un côté, c’est vrai, vous avez raison, les faits sont là : 2020 n’est pas l’année du sport en salle. Mais 2020 doit-elle, pour autant, ne pas être l’année du sport du tout ?
Les salles de sport sont nos quartiers généraux, nos points de ralliement, là où tout se passe. Pourtant, tandis que nous nous persuadons que le sport vit en ces lieux précis, nous oublions que le sport brûle en nous. Nous sommes les foyers du sport. Aussi, cette année, et pour préparer l’avenir, il va falloir innover et remettre le sport à la juste place qui lui revient : en nous. Savoir pratiquer seul·es n’est pas ce qu’il y a de plus simple, ni de plus fun, nous vous l’accordons. Néanmoins, en plus de nous permettre de progresser mentalement, pratiquer seul·es nous apprend aussi à savourer davantage le fait de pouvoir nous retrouver ensemble !
Rassurez-vous, ce n’est pas un procès que nous vous intentons à travers ces lignes. Loin de là. Nous souhaitons simplement vous mettre face à vous-même, face à la réalité de vos capacités. Car vous avez beau vous trouver toutes les bonnes excuses du monde pour ne pas être là où vous voudriez être, ces excuses demeurent ce qu’elles sont : des excuses. Des paroles derrière lesquelles vous vous cachez, et dont vous vous persuadez qu’elles sont légitimes. C’est triste. Car les excuses sont tout autant pratiques qu’elles sont dramatiques : à force de vous les répéter, vous allez finir par les croire. À en user encore et encore, vous allez de déceptions en déceptions. Pire : vous vous décevez.
Alors, certes, il est beaucoup plus aisé de ne pas foncer en craignant la défaite, plutôt que de se bouger, transpirer, et progresser… Mais qui a dit que nous voulions de la facilité, quand l’effort, lui, a du goût ? Un délicieux goût de satisfaction #Yummy.
Ne fuyez plus, révélez-vous !
Et vous, quelle est la fausse excuse que vous vous donnez pour ne pas faire/vous mettre au sport, et en laquelle vous ne croirez plus jamais ?