“Moi, je cours plus pour manger plus !” est une phrase qui vous colle à la peau ? Vous n’y aviez jamais vraiment songé et cela vous semble désormais être une idée de génie ? Mais au final, est-ce une vraie ou une fausse bonne excuse ?

Imaginez que le simple fait de courir vous ouvre les portes de la gourmandise excessive, sans scrupules, sans prises de tête, ni de poids. Chocolat à gogo, pizza à outrance, un monde dans lequel, lorsque vous parlez de calories, on vous regarde avec de grands yeux interloqués. L’idée est alléchante, n’est-ce pas ? Ah, c’est le moment où vous entendez votre réveil retentir ! Et oui, c’était un rêve… À votre grand dam.

Ne feignez pas la surprise, vous avez certainement suffisamment entendu la phrase magique : “il faut manger un peu de tout”. Et pas, “il faut manger beaucoup de n’importe quoi”, enfin, pas tout le temps (coucou le cheat meal*). Alors, courir plus pour manger sans limites, est une idée que vous pouvez et devez définitivement oublier. Du moins, ce n’est pas le sens que doit recouvrer l’expression, “courir plus pour manger plus”.

En réalité, et à condition seulement que votre apport calorique quotidien n’était pas trop riche** avant de vous découvrir une passion pour la course à pied, vous ne courez pas POUR manger plus, mais vous devez manger PARCE QUE vous courez. En effet, lorsque vous courez, la nourriture n’est autre que votre carburant. C’est pour cela que si vous ne mangez pas, ou trop peu, avant d’aller courir, vous êtes susceptible d’expérimenter la fameuse fringale (aussi connue dans le jargon du running, sous les noms de coup de mou, coup de pompe, autrement dit le bizutage du·de la coureur·euse à pied). Ainsi, les glucides (pâtes, pain, céréales, fruits, etc) vont être les premiers à être utilisés par votre corps pour courir, en particulier lors des efforts courts et de haute intensité tels que les sprints. Au cours des efforts longs et lents, vos réserves en glycogène s’amenuisant, votre corps puise dans les lipides (avocat, olives, fruits secs, huiles, œufs, etc). Enfin, ce sont les protéines (animales et/ou végétales) qui concourent à la restauration de la fibre musculaire post effort.

D’où l’importance de manger de tout ! Chose facilitée par le running, qui ouvre l’appétit. Attention toutefois, car s’il est facile de manger plus lorsque nous courons, il n’est pas aussi aisé de manger moins (en tout cas moins de calories/d’aliments riches) lorsque nous ne courons pas. En effet, au cours des jours off/de repos (sans course à pied), votre corps ne nécessite pas un apport calorique semblable aux jours où vous courez.

Nous mangeons (plus) parce que nous courons, certes. Mais dire que nous courons plus pour manger plus n’est pas complètement faux non plus. Effectivement, pourquoi ne pas motiver notre sortie longue du dimanche (une heure et trente minutes, voire beaucoup plus), par un petit plaisir gustatif réconfortant ? Dans la mesure où nous allons dépenser davantage de calories durant cette sortie longue, et que refaire ses réserves en glucides après un tel effort est indispensable, un éclair au chocolat au dessert ou au goûter ne saurait peser lourd dans la balance (oh, ça va, le jeu de mots était tentant !). Pourtant, dans la tête, cette gourmandise pèse lourd. Le plaisir des papilles est extrêmement satisfaisant, important, voire primordial, ne l’oublions pas!

“Courir plus pour manger plus”, voilà un mantra qui ne doit pas en devenir un, car, au fond, la seule et unique chose par laquelle nous devons nous laisser guider, c’est notre passion (beaucoup), et notre estomac (un peu). Tout est une question d’équilibre. Et vous, avez-vous trouvé le vôtre?