Faut-il comparer nos performances d'un entraînement à l'autre?

Faut-il comparer nos performances d'un entraînement à l'autre?

Published : - Categories : vie d'athlète

Par Manon Barré ©La Settimana

Vous êtes peut-être de ces sportif·ves qui vouent un culte à leur moyenne : leur entraînement à peine achevé, ils·elles s’impatientent déjà de découvrir la vitesse moyenne à laquelle ils·elles ont couru, nagé, pédalé, et si telle portion de leur parcours a été réalisée plus vite qu’à l’accoutumée. Bref, les voilà bien calé·es dans leurs starting-blocks, prêt·es à bondir et à décortiquer leur séance dans ses moindres détails. Mais cette minutie ne cacherait-elle finalement pas deux visages ? Tantôt outil de progression, tantôt vilaine obsession, comment effectuer la balance ? Est-ce véritablement utile de comparer nos performances d’un entraînement à l’autre ?

La précision au service de la progression

La comparaison entre deux performances d’un entraînement à l’autre est intéressante dans la mesure où elle permet d’identifier des facteurs de progression ou de régression. Par exemple, si vous avez pour habitude de réaliser le même plan d’entraînement comportant les mêmes séances (ou presque) d’une année à l’autre, et que vous êtes, admettons, devenu·e végétarien·ne cette année, il vous est donné de comprendre l’impact de votre régime alimentaire sur vos performances.

En effectuant des changements significatifs dans votre manière de vous entraîner (en ajoutant un jour de repos supplémentaire par semaine) ou dans votre manière de vivre (en dormant davantage, ou en réduisant/augmentant votre consommation d’alcool), vous pouvez directement mesurer l’effet qu’exerce un changement de paramètre d’entraînement/de qualité de vie sur votre progression.

Comparer vos performances d’un entraînement à l’autre est aussi un excellent moyen de détecter les facteurs vous permettant d’être performant·e le jour J. Par exemple, vous savez qu’une séance de 30/30 (30 secondes vite, 30 secondes de récupération) la veille d’une échéance vous réussit, ou pas. De la même manière, en testant différents aliments avant/pendant/et après une compétition, vous connaissez ceux que votre organisme tolère et apprécie. 

Certes, cela requiert du temps, de la patience, de nombreux tests, de l’innovation, une remise en question permanente, mais au final, la comparaison est un outil précieux grâce auquel vous pouvez en apprendre toujours plus sur vous-même !

L’over comparaison

La sur-comparaison n’a cependant pas que des bons côtés. En effet, comme dans la comparaison avec autrui qui, nous le savons, n’est pas forcément saine, l’over comparaison avec soi n’est parfois guère plus efficace… Et pour cause, c’est envers nous-même que nous avons tendance à être les plus intransigeant·es, intolérant·es, et même cruel·les.

L’obsession des données s’affichant sur notre montre est telle que nous en oublions presque que nous sortons d’une grippe, qu’il fait trente degrés à l’extérieur alors que lors de la séance avec laquelle nous comparons nos performances nous étions en pleine santé et qu’il ne faisait pas plus de vingt-deux degrés dehors… Et oui, cela joue un peu (beaucoup) mine de rien ! L’âge est également un facteur à prendre en considération. Nous voudrions être toujours aussi performant·es d’une décennie à l’autre (ce qui est parfois possible dans certains cas), sans pour autant penser que nos capacités de récupération ne sont plus les mêmes… Que NOUS ne sommes plus les mêmes !

Vous challenger ? Oui. Mais comparer vos performances à l’entraînement d’un jour à l’autre sans prendre aucun recul ? Non. Vous ne pouvez pas vous étonner ou culpabiliser de ne pas effectuer votre footing du mardi matin aussi rapidement que celui du lundi soir, soit à peine quelques heures plus tard. En vous over comparant, vous risquez de toujours vouloir aller plus vite, plus longtemps, sans observer aucun repos. D’où l’importance d’avoir un entraînement structuré et de ne pas courir toujours à la même allure : parfois plus vite, lors de séances spécifiques, parfois plus lentement, lors de footings de récupération.

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En résumé, privilégiez davantage la comparaison de vos performances à l’entraînement d’un mois à l’autre, d’une année à l’autre, ou bien d’une préparation spécifique à une autre préparation spécifique (à un objectif semblable par sa distance, par la nature de son terrain, et par son intensité d’effort). Les résultats apparaissant dans la durée, la comparaison d’un jour à l’autre n’est pas fiable. Pour finir, afin d’identifier clairement vos facteurs de progression ou de régression, n’oubliez pas de noter ce qui a changé (ou pas, d’ailleurs) d’un entraînement à l’autre : une sortie de blessure, une chaleur accrue, une reprise du sport après une grossesse, de mauvaises sensations, une motivation fluctuante, etc. 

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