Par Julie Gailhard

Il y a deux types de personnes : celles pour qui l’activité physique coupe l’appétit, et celles qui pourraient manger « un bœuf entier » après un entraînement !

En réalité, plusieurs facteurs rentrent en compte dans cette sensation de faim post séance de sport : le timing, l’activité pratiquée et son intensité, ou encore la personnalité ! Mais alors, peut-on se servir du sport pour contrôler sa faim ?

Les hormones orexigène et anorexigène

Le ressenti « faim ou pas faim », est contrôlé au quotidien par deux hormones principales, qui régulent notre appétit au quotidien :

• La sensation de faim est engendrée par la ghréline, que l’on appelle hormone orexigène. C’est elle qui stimule l’appétit, en informant notre cerveau que notre corps à besoin d’être nourri.
• La peptide, elle, est une molécule dite anorexigène, qui stoppe l’envie de manger, et prévient le cerveau que le corps est rassasié. 

Lors d’un effort physique modéré ou intense, ces hormones s’emmêlent les pinceaux, car un effort intense entraîne la plupart du temps une diminution du taux de ghréline et l’augmentation de la peptide. La régulation de l’appétit se trouve donc affectée. Résultat : quand la dépense calorique est la plus forte, on n’a plus faim !

L’activité pratiquée et l’intensité

Du coup, le type d’entraînement effectué, aura des conséquences sur notre appétit. En effet, on vient de voir que plus l’effort est intense, plus le taux de ghréline (qui stimule l’appétit) diminue. Donc, les séances de sports intenses, comme un entraînement fractionné sur piste, ou un WOD en Crossfit® par exemple, vont avoir tendance à couper la faim ! 

Le timing

Mais tout est aussi une question de timing. Une étude réalisée en 2015 révèle que l’on mange de moins et moins gras, lors d’un repas pris 15 minutes après l’entraînement, que 2h après. L’étude pointe aussi que l’on ne mangera pas davantage lors du repas du soir, si l’on mange « moins » 15 minutes après le sport, que « plus » 2h après. Les quelques minutes qui suivent la pratique sportive aurait donc un effet « anorexigène » !

Toutefois, nous ne sommes pas tous égaux dans nos métabolismes et nos comportements. Et cet effet ne se fait pas sentir chez tous les individus, ni de façon égale.

La personnalité

Certains chercheurs prétendent qu’il y aurait 2 catégories de personnes : les compensateurs et les non-compensateurs.

Les compensateurs, comme le nom l’indique, compensent l’énergie dépensée pendant l’entraînement, en mangeant plus de calories après une séance. On peut dire qu’en quelque sorte, ils se récompensent par la nourriture. Résultat : la sensation de faim est plus présente et la perte de poids plus difficile. Bien souvent, cette catégorie d’individus prend peu de plaisir dans les entraînements, et voit ça plus comme une contrainte, voir une « excuse » pour plus manger ensuite. Et pourtant, en ayant du plaisir à l’entraînement, le corps cherchera moins à combler ce besoin et à se récompenser par la nourriture.

Les non-compensateurs, eux, voient une perte de poids plus efficace et durable, car leur appétit est beaucoup mieux régulé pendant la pratique sportive. Bien souvent, les non-compensateurs contrôlent aussi bien mieux leurs apports alimentaires, et savent écouter leur corps et leur besoin.

Donc oui, l’entraînement et la pratique sportive peuvent avoir une action directe sur la faim. On peut donc se servir de tout ça pour réguler notre appétit, à condition, comme toujours, de faire ça intelligemment ! Car rappelons tout de même quelque chose d’important : le rôle de l’alimentation est de supporter son activité physique, et surtout pas l’inverse ! Il est très important de toujours rester à l’écoute de son corps et surtout, d’avoir une bonne hygiène alimentaire. C’est le meilleur allié pour la perte de poids et la performance sportive !

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