Par Manon Barré ©La Settimana

Si l’alimentation est souvent synonyme de plaisir et de partage, elle est aussi essentielle au bon développement de notre corps, ainsi qu’à son fonctionnement. En effet, dans nos assiettes se trouvent de nombreux nutriments, tous plus utiles les uns que les autres.

Mais d’ailleurs, qu’est-ce qu’un nutriment ? À quoi servent les nutriments ? Et surtout, quelles sont les conséquences lorsque l’on manque de l’un d’eux ? Nous avons mené l’enquête.

Qu’est-ce qu’un nutriment ?

Le Larousse définit un nutriment de la façon suivante : “Substance organique ou minérale, directement assimilable sans avoir à subir les processus de dégradation de la digestion”. Autrement dit, il s’agit d’une substance apportée par l’alimentation, et pouvant directement être utilisée par l’organisme pour assurer son bon fonctionnement. 

Les nutriments se distinguent en deux catégories : les macronutriments, et les micronutriments.

Les macronutriments représentent 98 % de notre alimentation. Ce sont eux qui sont chargés de fournir de l’énergie (aka les calories) à notre organisme. Ainsi, les trois macronutriments énergétiques sont les lipides (les graisses), les glucides (les sucres), et les protéines.

S’ils n’occupent pas un rôle énergétique, les micronutriments n’en sont pas moins importants puisqu’ils demeurent nécessaires au bon fonctionnement de notre organisme. Les micronutriments sont les vitamines, les minéraux, et les oligo-éléments... Et pour mesurer combien ils nous sont essentiels, le mieux reste de comprendre ce qu’une carence en l’un d’eux peut engendrer dans notre développement, et ce, dès la petite enfance.

L’exemple du fer : son rôle dans le développement et le bon fonctionnement de notre cerveau

Alors que nous dévorions le second épisode - intitulé Les premiers aliments - de la partie 2 de la série à succès Babies, diffusée sur Netflix, nous avons été frappés par le rapport d’étude de Michael Georgieff. Et pour cause, le pédiatre - et professeur en pédiatrie à The Institute of Child Development à l’Université du Minnesota - révèle que, lorsque lui et son équipe étudiaient les protéines chez les bébés, ils se sont rendus compte que ces dernières indiquaient que certains nourrissons étaient carencés en fer. “C’est un problème, puisque les micronutriments constituent des apports indispensables. Entre autres, les minéraux tels que le fer, le zinc, ou le cuivre, permettent au cerveau de bien fonctionner… Ils sont essentiels pour l’apprentissage et la mémoire”, indique le professeur. 

Par ailleurs, afin d’assurer un apport suffisant en fer au bébé, le corps de la maman constitue normalement naturellement des réserves au cours de la grossesse. Ainsi, à la naissance, le nourrisson possède une quantité de fer suffisante jusqu’à ses 4 mois. Ça, c’est la théorie. La pratique, elle, est bien différente... et c’est ce que l’équipe de chercheurs a découvert. En effet, chez les mamans souffrant d’hypertension, de diabète, ou étant fumeuses, la quantité de fer nécessaire n’est parfois pas transmise au cours de la grossesse.

Alors, Michael Georgieff a souhaité en avoir le cœur net et a décidé de déceler les conséquences d’une carence en fer chez ces bébés. Pour ce faire, il a mesuré l’activité électrique du cerveau de nourrissons pendant qu’il leur passait deux enregistrements. Dans le premier, c’est la voix de leur maman qui prononçait le mot “baby” ; dans le second, la voix d’un étranger. Les résultats étaient alors bluffants : tandis que les bébés non-carencés en fer distinguaient la voix de leur mère, ceux qui étaient en manque de fer ne faisaient pas la différence entre les deux voix. Les chercheurs en ont ainsi conclu qu’une carence en fer agissait sur l'hippocampe - la zone du cerveau chargée de la mémorisation - et donc sur le neuro-développement des bébés. Plutôt fou, non ?

Comment remédier à une carence en fer ?

Le reportage est très clair : les carences en fer sont fréquentes. Mais pas de panique, pour y remédier, les compléments alimentaires sont parfaits ; tenez, Puissance oxygène, pour les sportifs par exemple ;) ! Concernant vos enfants, pour vous assurer qu'ils ne manquent pas de fer, vous pouvez également leur donner des céréales enrichies en fer au moment de la diversification alimentaire puis, à partir de 6 mois, de la viande, du poisson, et des légumes comme des petits pois ou des épinards, riches en fer. Il est également bon de savoir que la vitamine C favorise l’assimilation du fer.

Aux carences en fer, courantes, s’ajoutent également celles en zinc (1.8 milliard de personnes), et en iode (900 millions de personnes). “Sans ces carences, le QI du monde augmenterait de 10 points !”, affirme le pédiatre. Décidément, il va sans dire que “les nutriments forment [bel et bien] l’individu”.

Les nutriments ont beau constituer une infime partie de notre alimentation, leur importance est capitale. L’exemple des conséquences d’une carence en fer chez les bébés nous a d’ailleurs montré combien il était important de veiller à ne pas en manquer, et surtout, combien manger de tout était, non seulement riche pour les papilles, mais aussi essentiel à notre organisme.

Alors, peut-être est-il maintenant judicieux de nous souhaiter un bon appétit composé de nombreux nutriments… Après tout, n’oublions pas que ce sont, entre autres, eux qui nous forment et nous maintiennent en forme !